Sound...
Penned by ?̶̞̮̞͖̲̣̪̱͊̓̇̈́͛̒?̵͖͍̊̋̿̽̏̾͠?̴̥̓͊̐̈́́
Je ne peux exprimer cette gratitude.
Ah, je me souviens encore.
Cette cadence, mienne, chaque battement qui rythmait ce souffle continu qui échappait de mes lèvres;
rappelant mon existence, ma vie. Le tremblement presque imperceptible de ma chair, ces automatismes continus,
ces réflexes qui composaient mon intégralité. Une mélodie méticuleusement faite,
censée rassurer mon sang vers mon cœur chantant ses désirs et ses peines.
Ce bourdonnement intérieur, ordonné, qui résonnait incessamment et aidait autant qu'il tourmentait et sciait mon âme.
L'oxygène encore enfermé entre ma chair et mes os, qui craquait presque imperceptiblement à chaque mouvement.
La déglutition, la contraction de ces muscles dans un bruit humide, ma salive parcourait les parois de ma gorge et de mon œsophage.
J'avalais d'une façon similaire et je broyais ces aliments entre mes dents, dans un bordel.
D'autres de ces phénomènes, parfois inexplicables, ces bruits souvent vus comme déplaisant.
Une cacophonie désordonnée tandis que ces instruments suivent ces rythmes différents, parfois aléatoires.
L'extérieur, lui, était tout aussi épuisant et bien plus.
Chaque murmure devenait une bourrasque vidée de sens, le vent terrassant ces secrets perdus à jamais.
Ces petites notes répétées ou uniques, toutes inaudibles, des aiguilles qui perçaient mon corps tout entier,
une à une, dans une douleur inexprimable. Ces voix s'entrelaçaient et se confondaient dans cette immense foule,
une épaisse brume symphonique m'empêchant de les entendre, tandis que chaque cri me brisait.
Lorsque j'entendais ces voix, je ne pouvais pas faire abstraction de ces bruits parasites,
lorsqu'une bouche s'ouvrait et se refermait, lorsque ces lèvres tremblaient intentionnellement.
Mes propres cordes vocales vibraient dans cet écho éternel, ma voix perdue dans le brouhaha.